Michel Leclercq

Michel Leclercq

Combien d’heures nous avons passées avec Michel et Alain le Facteur, rue Sur-la-Fontaine, à l’atelier de guitares de Jean-Mathieu Vassen, ou au glacier de la Boule de Neige, à bavarder de Peter Green, de Jeff Beck ou de Larry Carlton. Quand on ne discutait pas de la préférence de Michel pour des cordes de mi d’un tirant de 09 (013 pour moi), on ne se ménageait pas les propos les plus croquignole.

Elmore D., Michel Leclercq

Je mettais aussi en garde ce perfectionniste contre les excès de répétitions avec ses groupes, qui pouvaient durer des journées entières. Je l’avais vu en sound-check, sur scène, avec «2+2=5» à un festival où il ouvrait pour Maurane : il avait joué tout le répertoire avant que son concert ne commence. Car Michel avait une certaine idée de la qualité qui le rendait parfois… élitiste. Il n’avait pas sa langue dans sa poche et son onglet était acéré quand il jugeait d’autres musiciens. Pour ma part, je ne lui ai jamais reproché ses jugements à l’emporte-pièce. Il avait le goût, comme on dit, de la belle ouvrage. Et il savait être audacieux quand il voulait se montrer digne d’un grand artiste : il l’avait montré lors d’une prestation de la pianiste Katie Webster que nous avions accompagnée, avec Michel et mes beaux-frères, au Vieux Moulin d’Écaussinnes.

Je garde aussi le souvenir de l’un ou l’autre concert donné ensemble au Percee, à Maestricht, ou dans un des hauts-lieux du Carré, à une époque où on était flatté de faire le bœuf rue… Tête de Bœuf. Georges Abry et Jean-Pierre Cocco doivent se souvenir comme moi des interminables blues dont résonnaient le Red Lion ou le Seigneur d’Amay. Je garde précieusement l’écho de tes solos, Michel, qui ont conservé toute leur émotion.

 

Jean-Pierre Cocco, Jean-Marie Piette, Elmore D., Michel Leclercq

Gilles D., Georges Abry

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